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A.I. Intelligence artificielle
Titre original | Artificial Intelligence: AI |
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Réalisation | Steven Spielberg |
Scénario | Steven Spielberg Ian Watson |
Sociétés de production | Warner Bros. DreamWorks SKG Amblin Entertainment Stanley Kubrick Productions |
Pays d’origine | ![]() |
Genre | Science-fiction |
Sortie | 2001 |

A.I. Intelligence artificielle (Artificial Intelligence: A.I. ou simplement A.I.) est un film de science-fiction américain réalisé par Steven Spielberg et sorti en 2001. Il est adapté de la nouvelle de Brian Aldiss, Les Supertoys durent tout l'été (Supertoys Last All Summer Long).
Synopsis
Dans un monde futuriste ravagé par le réchauffement de la planète, les êtres humains vivent en parfaite harmonie avec les « mécas », des robots androïdes spécialement créés pour répondre à leurs besoins : tâches ménagères, services et… amour ! Une famille, dont le fils est dans le coma, décide d'aller plus loin et d'adopter un enfant robot, David, programmé pour vouer un amour sans limites envers ses parents adoptifs. Entre temps, la science ramène à la vie leur enfant biologique, Martin.
Les deux enfants ne s'aiment pas. La mère est davantage attachée à son fils qu'au robot mais elle ne reste pas indifférente à ce dernier. Au lieu de le retourner à la casse, elle décide de l'abandonner dans une forêt en lui donnant comme consignes de ne pas s'approcher de la ville ni des humains. Et l'enfant lui demande pourquoi elle l'abandonne… En somme, elle lui fait comprendre qu'il n'est pas réel, qu’il n’est pas « un vrai petit garçon ».
En compagnie d'un autre méca appelé Gigolo Joe, David se lance alors dans une quête spectaculaire pour devenir un vrai garçon et ainsi, être de nouveau adopté par sa famille d'accueil et aimé comme un fils par sa mère adoptive. Leurs aventures les mèneront à travers tous les États-Unis, dans une fête foraine célébrant la destruction des mécas, à Rouge City la ville de tous les plaisirs, à Manhattan engloutie par les eaux et même jusqu'aux profondeurs de l'intelligence artificielle…
Fiche technique
- Titre original : Artificial Intelligence: A.I.
- Titre français et québécois : A.I. Intelligence artificielle
- Réalisation : Steven Spielberg
- Scénario : Steven Spielberg et Ian Watson, d'après un sujet de Stanley Kubrick et la nouvelle Les Supertoys durent tout l'été de Brian Aldiss
- Musique : John Williams
- Photographie : Janusz Kamiński
- Montage : Michael Kahn
Distribution
- Haley Joel Osment (VF : Brice Ournac) : David Swinton
- Jude Law (VF : Jean-Pierre Michael) : Gigolo Joe
- Frances O'Connor (VF : Laurence Breheret) : Monica Swinton
- Sam Robards (VF : Patrice Baudrier) : Henry Swinton
- Jake Thomas (VF : Kelyan Blanc) : Martin Swinton
- William Hurt (VF : Féodor Atkine) : Professor Allen Hobby
- Brendan Gleeson (VF : Patrick Messe) : Lord Johnson-Johnson
- John Prosky (VF : Philippe Bellay) : Mr. Williamson
- Robin Williams (VF : Michel Papineschi) : voix Dr Sais-Tout
- Jack Angel (VF : Benoit Allemane) : voix Teddy
- Meryl Streep (VF : Monique Thierry) : voix La Fée Bleue
- Ben Kingsley (VF : Jean Negroni) : voix Spécialiste
- Sabrina Grdevich (VF : Ivana Coppola) : Sheila
Dernier Kubrick
Avec ce film, Spielberg a voulu rendre un dernier hommage, posthume, à l'un de ses maîtres : Stanley Kubrick. Les deux hommes possédaient la même passion de la science-fiction. Cette volonté se ressent tout au long du film, dans lequel on ne retrouve pas toujours le style du réalisateur de Jurassic Park.On peut croire également que le petit David est le descendant du très célèbre HAL 9000 de 2001, l'Odyssée de l'espace, et porte le même prénom que l'astronaute David Bowman du même film. Coïncidence ou clin d'œil ?
Si la critique et le public furent très partagés, les uns lui reprochant des longueurs, les autres louant le ciel de leur avoir offert un vrai « dernier Kubrick », A.I. est un film qui a marqué les années 2000.
Il fut, à l'instar des films de Kubrick, novateur, partisan, dérangeant … Car cette œuvre pousse notre réflexion plus loin que les deux heures et demie de pellicule. Il nous fait prendre conscience de la chance d'avoir un esprit et un passé, nous met en garde contre la tentation prométhéenne de la robotique (tout en montrant qu'elle est une étape indispensable du développement humain), et plus spécialement contre l'intelligence artificielle.
Pinocchio de silicone ?
Le rôle principal du jeune méca devait, au départ, être interprété par un véritable robot. Face aux difficultés inhérentes à ce projet de casting et au surcoût qu'il aurait engendré, la production a décidé de confier le rôle au jeune Haley Joel Osment. La différenciation opposant robots et humains ayant ainsi été atténuée, voire effacée, par le recours à un être humain pour le rôle d'un personnage considéré comme quasi-humain, le propos du film acquiert une portée supplémentaire, qui, dès lors, ne se limite plus à une hypothétique « chasse au robot » de science-fiction, mais aborde implicitement le sujet plus universel d'une « chasse à l'autre homme », à cet homme autre, voulu ici comme prototype par son créateur. Le film parle de l'asservissement des robots.Concernant le seul personnage de David, le premier androïde qui brouille en profondeur la délimitation entre ce qui fait l'humain et ce qu'est la chose, il s'agirait d'une forme de racisme établi uniquement sur des critères par essence invisibles et intangibles, à l'image des idéologies génocidaires du Hutu Power ou du nazisme. En contrepoint, le scénario évoque la recherche désespérée du jeune héros à échapper à son rôle imposé de Golem, ou de petit garçon de bois, pour accomplir sa destinée.
Le film est ainsi considéré comme le Pinocchio des temps modernes, une adaptation moderne du roman de Carlo Collodi. Le scénario reprend ainsi l'idée du conte. Dans cette version, Gepetto est Hobby le professeur visionnaire et directeur de la société Cybertronics, créateur du robot.
Le conte italien est présent dans le film jusqu'à son évocation même : la lecture du conte Pinocchio par Monica inspire à David l'envie de devenir « un vrai petit garçon » (idée centrale du conte et du film). Après être passé par la foire à la chair (modernisation du cirque de Stromboli), il part à la recherche de la fée bleue. Celle-ci n'existe que dans le conte et il la retrouve sous la forme d'une statue dans un parc d'attraction inspiré du conte Pinocchio.
Le conte reste dans la fibre du film comme fil conducteur de cette tragédie en 3 actes.