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Bon anniversaire Brigitte... 79 ans 



 
"deiz ha bloaz laouen"



 

A la recherche de Brigitte Bardot

Brigitte Bardot ne veut plus évoquer son passé, mais vit entourée de ses images. Le réalisateur David Teboul n'a pas pu la filmer. Mais il a eu libre accès à La Madrague et aux archives familiales.
 
Cela fait exactement 40 ans que Brigitte Bardot a mis fin à sa carrière, submergée de lassitude et d'ennui sur le tournage de L'Histoire très bonne et très joyeuse de Colinot Trousse-Chemise. Tout pour les animaux, rien pour le cinéma, à jamais. Depuis la parution de ses Mémoires, en 1996, les rares entretiens qu'elle a accordés à la presse à propos de son passé de superstar furent téléphoniques.
En 2011, quand elle donne son accord à la Gaumont pour un projet de documentaire biographique, elle déclenche donc un suspense : dans quelle mesure participera-t-elle à ce film retraçant sa vie ? BB aura 80 ans l'année prochaine. Le film est confié à David Teboul, auteur de documentaires remarqués sur Yves Saint Laurent ou Simone Veil. Il a d'abord l'idée de soumettre à Bardot un montage d'archives qu'elle commenterait spontanément.

Extérieur jour, La Madrague
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Extérieur jour, La Madrague

Une maison de légende, mais étrangement exposée, côté mer, presque sans intimité : des bateaux passent toute la journée à quelques mètres.
© David Teboul


Mais, malgré l'appui de la Gaumont, les contacts avec La Madrague s'annoncent compliqués. Une première visite à Saint-Tropez, en décembre 2011, ne lui permet que de rencontrer, sur le port, le mari de BB, intermédiaire incontournable, dont l'affiliation au Front national a contribué à ternir, ces vingt dernières années, la légende de l'actrice. Puis le réalisateur reçoit une lettre manuscrite de Brigitte Bardot, caractéristique par la grosse écriture enfantine et la grande fleur dessinée à droite, sur toute la hauteur du papier. Elle écrit son enthousiasme à l'idée de ce documentaire...

En juin 2012, David Teboul obtient, enfin, un rendez-vous avec elle. C'est un après-midi, non pas à La Madrague mais à La Garrigue, maison plus en hauteur, dissimulée dans la végétation, où BB se fait conduire chaque matin vers 11 heures. Les deux propriétés, d'une simplicité rustique, font aujourd'hui un peu tache dans le paysage tropézien : des endroits de légende mais sans chic ni luxe. La Garrigue est peuplée d'animaux dont personne ne veut plus, malades, vieux ou estropiés. Un seul gardien s'en occupe. Les sangliers sont aussi les bienvenus. A l'intérieur, on boit du champagne dans des verres à moutarde ébréchés. « Quand Brigitte Bardot est apparue, j'ai été extrêmement bouleversé parce que je ne l'ai pas reconnue, malgré ce que je savais d'elle aujourd'hui. C'est encore une autre femme, et consciente de la surprise qu'elle provoque », raconte le réalisateur.
 
 
Pour lui, sûr de pouvoir la convaincre de poser sa voix sur les images du passé, c'est la douche froide. Elle est catégorique, presque brutale et en colère, avec les larmes aux yeux : elle n'est plus apte, dit-elle, à parler de cette période. Elle se sent si loin, si coupée de sa jeunesse, de sa carrière et de ses années de gloire qu'elle ne peut, désormais, rien en dire de juste. Elle ne s'y intéresse plus. Et puis, elle ne rencontre personne, ne reçoit que des gens qu'elle connaît, n'a aucune envie de passer du temps avec son visiteur, dont elle ne supporte pas la barbe. Encore moins avec un ingénieur du son. C'est non. Elle lui demande de faire le film sans elle. « J'ai compris qu'il fallait entendre ses résistances, prendre acte de son incapacité. Renoncer à sa présence. »
Ce jour-là, le documentariste obtient quand même deux oui déterminants. BB lui donne libre accès aux archives familiales. C'est une première. Il découvre une mine d'or, une multitude de films réalisés par le père, plus de trente heures en tout, depuis la prime enfance de sa fille et jusqu'à sa métamorphose en déesse des écrans. On y voit la petite Brigitte se dérober d'abord avec obstination à la caméra, et même fuir les miroirs comme la peste. Puis, coup de théâtre, devenir une séductrice, rechercher avidement le regard de son père, entrer en concurrence avec sa petite soeur, et plus tard avec sa mère, belle femme élégante qu'elle imite ostensiblement.
Les archives, donc, mais aussi les maisons. David Teboul est autorisé à filmer ce que bon lui semble à La Madrague, pendant les heures d'absence de BB exclusivement. « N'en faites pas un plat ! » ajoute-t-elle, sans expliciter son étrange consigne. Il revient une première fois en août, avec son chef opérateur. Explore ce lieu étrangement exposé côté mer, presque sans intimité, des bateaux passant toute la journée à quelques mètres. « Ma plus grande surprise, quand j'ai visité l'intérieur, a été de constater l'omniprésence de sa légende dans son quotidien. » Bardot vit au milieu de ses portraits, de ses photos d'actrice. Il y en a jusque dans la salle de bains. Et, dans le salon, une bibliothèque pleine des innombrables livres qui lui furent consacrés, et un mur complet dédié à ses couvertures de Paris Match.
“J'ai alors pris conscience
que j'avais à ma disposition
tous ses fantômes”
David Teboul
BB a quitté le cinéma sans aucun regret, comme s'il avait été pour elle un accident, une erreur d'aiguillage, un malentendu. Elle est toujours restée fidèle à cette décision, et fière de l'avoir prise. Elle a choisi son destin et sa cause, celle des animaux. Et pourtant, telle Gloria Swanson dans Sunset Boulevard, toutes les images qui l'entourent chez elle disent le culte de sa gloire passée. C'est cette mélancolie non dite qui a immédiatement saisi le réalisateur : « J'ai alors pris conscience que je n'avais plus besoin d'elle pour faire le film. Que j'avais à ma disposition tous ses fantômes. De quoi filmer le présent du passé, en quelque sorte. »
Mais comment montrer l'intérieur de Brigitte Bardot sans verser dans le voyeurisme et l'impudeur ? Aucun interdit, aucune restriction ne lui ont été imposés. Quand il se retrouve dans la chambre à coucher, il pense au livre de photos qu'enfant, dans les années 1970, il feuilletait chaque soir, BB, amie des animaux : « J'ai filmé dans un élan enfantin, en m'imaginant que j'étais dans la chambre de cette héroïne-là. J'ai filmé les penderies, les robes de cette époque. » Le soir, après le tournage, Bardot fait savoir par son mari que le réalisateur et le chef op peuvent revenir profiter du coucher de soleil à La Madrague. Quand ils arrivent, elle s'est déjà retirée dans sa chambre, bien sûr.
Une nouvelle journée de tournage est prévue janvier 2013, pour capter une autre lumière. Alors que David Teboul débarque à Saint-Tropez, il apprend par téléphone qu'il n'est finalement pas le bienvenu. En espérant un revirement – qui se produira –, il arpente (et filme) le cimetière de Saint-Tropez, où sont enterrés les parents de BB, mais aussi son premier mari, Roger Vadim. Il apprend que la tombe de Raoul Levy, producteur flambeur et légendaire d'Et Dieu créa la femme, La Vérité ou En cas de malheur, a été enlevée, remplacée par un tas de terre, l'argent de la concession n'ayant pas été versé. Brigitte Bardot ne l'a pas su.
Quand le documentariste quitte La Madrague pour la dernière fois, il repense à son unique conversation avec BB. En se refusant, elle lui faisait un cadeau, disait-elle. Aujourd'hui, au vu d'un montage encore provisoire, tout porte à croire qu'elle avait raison. Le film, qui sera diffusé sur Arte cet automne, porte un beau titre évocateur, en écho au mythique Mépris, de Jean-Luc Godard : Brigitte Bardot, la méprise. De son côté, BB a encore refusé, récemment, de vendre les droits de ses Mémoires à Hollywood...

Grand Mépris, petits nanars

Je t'aime, moi non plus, le cinéma ! Le mythe Bardot est bien plus grand que sa filmographie. Sans parler des Pétroleuses ou des Novices, combien de nanars ayant conforté l'icône dans son dédain du septième art ? Pour retrouver la magie BB, on peut compter, un peu, sur La Vérité, d'Henri-Georges Clouzot, et sur Viva Maria !, de Louis Malle. Elle est une tragédienne touchante de maladresse dans le premier. Une actrice comique au timing irrésistible dans le second.
On peut aussi redécouvrir L'Ours et la Poupée, de Michel Deville, où elle joue ce qu'elle a vécu si souvent, en pionnière de la libération sexuelle : le désir éperdu pour un homme. Avant tout, il faut revoir Le Mépris, de Jean-Luc Godard. Plus que son célèbre « derrière dans la glace », Bardot, au sommet de sa beauté, y dévoile des abîmes de cruauté et des gouffres de mélancolie. Avec elle, le désamour touche au sublime.
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www.youtube.com/watch?v=S5dcKIMBY7Q




 
L'icône Brigitte Bardot est bien plus luisante et brillante pour longtemps que la comédienne. J'ai adoré 'la vérité' et 'Viva Maria' quand j'étais petite BB était l'objet de toutes mes admirations, c'était celle qui nous préparait un avenir plus souriant, pour nous les filles qui vivions dans un monde noir et blanc où il était interdit de porter des pantalons au lycée. Bébé, son casque blond, ses moues, ses caprices et ses robes, et toutes les couleurs, tout cela nous rappelait qu'on pouvait aussi imiter notre poupée adorée....

Et puis bébé a grandi, elle est partie, plus de nouvelles, ah si,  le combat pour les bébés, pas les vrais, les phoques et notre adhésion à cette colère là aussi. Combien de pensées ai je eu pour elle quand je disais 'si vous ne traitez pas bien les animaux, comment voulez vous respecter les humains?'

Et puis Bébé a vieilli, j'ai entendu des échos pas beaux mais bon...pour moi elle était partie, ailleurs, elle n'était plus là...Tout cela pour dire que je regarderai le documentaire sur ARTE avec le plaisir de la nostalgie pour le passé sans vouloir voir l'image dans le miroir du présent.