Dans le Palmipède paru le mercredi 28 aout j’ai lu un article dans lequel se trouvaient deux mots que je ne connaissais pas :
« …un des sycophantes était venu fureter au siège du haussariat »…
Le
journaliste fait allusion dans cet article aux « agents retraités du
service ‘action’ de la DGSE recrutés à Paris pour des barbouzeries en Polynésie
pour le compte de Gaston Flosse et qui pratiquaient filatures et autres
écoutes… »
Le
« haussariat », par déduction, désigne le Haut-Commissariat : en
effet, les préfets dans les
collectivités d’outre-mer portent le nom de « hauts-commissaires ».
Sycophante
Un sycophante (en grec ancien
συκοφάντης / sukophántês) est,
dans l'Athènes antique, un délateur professionnel.
Étymologie
La
composition du mot est claire : il vient de σῦκον / sũkon, « figue », et de φαίνω / phaínô, « découvrir ».
En revanche,
son origine est obscure dès l'Antiquité1. Plutarque2 rapporte l'explication selon
laquelle ces délateurs s'en prenaient aux exportateurs de figues hors de l'Attique, l'exportation étant alors
illégale. Cependant, si l'on connaît des mesures restrictives sur l'exportation
de produits agricoles, souvent attribuées à Solon, aucune ne porte sur les figues. On a proposé de voir
dans le sycophante celui qui « montre les figues » cachées par un voleur dans
ses vêtements3. Les figues étant des fruits de
grande consommation et de faible valeur marchande4, le sycophante serait alors celui
qui n'hésite pas à dénoncer le vol de choses sans valeur5. Enfin, le sycophante pourrait être
le dénonciateur de ceux qui volent les figues des figuiers sacrés6.
Le sycophante dans le système
juridique athénien
L’existence
de délateurs professionnels s’explique par les particularités du système
juridique athénien7. À partir du Ve siècle av. J.-C., la principale juridiction est l’Héliée, un tribunal populaire constitué de
6 000 citoyens tirés au sort. En l’absence de ministère public, on compte sur le civisme populaire
pour la dénonciation des crimes. Les actions sont divisées en deux classes : la
δίκη / díkê (action privée) suppose un intérêt à agir, au lieu que la γραφή / graphế (action
publique) peut être le fait de tout citoyen, qui assume donc le rôle du
ministère public. S’il remporte son procès, l’accusateur perçoit une partie de
l’amende versée par l’autre partie.
Les
sycophantes sont donc des individus qui lancent des accusations non pas dans un
esprit de civisme, mais dans le seul but de s’enrichir : ils constituent une
perversion du système. Le terme est clairement injurieux dès l’Antiquité : Démosthène les traite ainsi de « chiens du
peuple8 ». Le système athénien tente de
s'en protéger en condamnant à de fortes amendes ceux qui lancent des
accusations infondées. Les accusateurs dont l’action n’a été soutenue que par
un cinquième des voix de l’Héliée sont également frappés d’atimie (privation des droits civiques) partielle : on leur
retire leur droit d’accuser9. Malgré ces sanctions, les
sycophantes mènent souvent des carrières assez lucratives.
Aristophane met en scène un sycophante dans Les Acharniens : en pleine guerre du
Péloponnèse, le héros
Dicéopolis, qui a conclu une paix privée avec Sparte, voit le « marché libre » qu’il a ouvert menacé par
l’arrivée de Nicarchos, un sycophante qui veut dénoncer toutes les marchandises
venues du territoire ennemi. Outré, Dicéopolis rosse le délateur, le ficelle et
le vend à un marchand béotien en guise de :
« vase à
brasser les infamies,
mortier pour touiller les procès
poubelle à éplucher les comptes,
bassine à brouiller les affaires10 ! »
mortier pour touiller les procès
poubelle à éplucher les comptes,
bassine à brouiller les affaires10 ! »
Le Béotien
l’assure en effet que les sycophantes, spécialité athénienne, sont inconnus à Thèbes : il pourra gagner de l’argent en
l’exhibant comme une curiosité.
Notes
- ↑ Les
considérations étymologiques sont issues de Pierre Chantraine, Dictionnaire
étymologique de la langue grecque, Klincksieck, 1999 (2e
édition mise à jour), article « σῦκον », p. 1069 a et b.
- ↑ Vies
parallèles [détail
des éditions] [lire en
ligne [archive]] (Solon, XXIV, 2).
- ↑ Louis
Gernet, « Notes de lexicologie juridique », dans Mélanges
Boisacq I (Annuaire de l'lnstitut de philologie et d'histoire
orientales et slaves 5, 1937), p. 393.
- ↑ Cf. alimentation
en Grèce antique.
- ↑ (de) August
Böckh, Die Staathaushaltung der Athener, 13,
56.
- ↑ Définitions
lexicographiques [archive] et étymologiques [archive] de « sycophante » du TLFi, sur
le site du CNRTL.
- ↑ Cette
partie s’appuie sur Michel Humbert, Institutions politiques et sociales
de l’Antiquité, Dalloz, coll. « Précis », 2003 (8e
édition), § 165-166.
- ↑ Contre
Aristogiton, I, 40.
- ↑ Sur
l’atimie, voir (en) Mogens
Herman Hansen, Apagoge, Endeixis and Ephegesis against Kakourgoi,
Atimoi and Pheugontes: A Study in the Athenian Administration of Justice
in the Fourth Century B.C., Odense University Classical Studies, 8.
- ↑ Les
Acharniens [détail des éditions] [lire en
ligne [archive]] (v. 936-939). Traduction de Victor-Henry Debidour pour Gallimard, 1965
: |
|||
A. − HIST. [Dans la Grèce
antique, à Athènes] Dénonciateur
professionnel qui assignait en justice des citoyens riches afin d'obtenir une
part de leurs biens s'ils étaient condamnés. (Dict.
xixeet xxes.).
B. − Littér. Calomniateur,
délateur; p. ext., personnage hypocrite, fourbe. C'était une page d'un livre que je lisais, quand toutefois
il m'arrivait d'en prendre d'autres que ceux de ces sycophantes modernes qu'on
appelle des pamphlétaires, et à qui on devrait défendre, par simple mesure de
salubrité publique, de dépecer et de philosophailler (Musset, Confess. enf. s., 1836, p. 326).S'il n'y avait plus d'imbéciles à jouer, le métier
des sycophantes et des flatteurs du peuple tomberait bien vite (Renan, Avenir sc., 1890, p. 341).
REMARQUES
Sycophanterie, subst. fém.,hapax.
Synon. de hypocrisie.Que vous êtes loin, ô bonheur, de la sycophanterie et de
l'astucieuse habileté de Barrès! (Valéry, Corresp.[avec
Gide], 1891, p. 68).
Prononc. et Orth.: [sikɔfɑ ̃:t].
Att. ds Ac.dep. 1762. Étymol. et Hist. 1. Ca 1500 nom
donné à Athènes à ceux qui dénonçaient les voleurs ou exportateurs de figues,
puis plus gén. aux délateurs sichophant (Therence en franç., fo73b
ds Gdf. Compl.); 1559 sycophante (Amyot, Solon,
48 ds Littré); 2. 1528 « calomniateur, fourbe, hypocrite » ces
cycophantes et gens sans honneur (25 mars, Pap. de Granv., I, 457 ds
Gdf. Compl.); 3. 1836 entomol. (Raymond); cf.
1863 le « calosome sycophante » (Reider, MlleVallantin,
p. 164). Empr. au lat. d'époque impérialesycophanta, du gr. σ υ κ ο φ α
́ ν τ η ς « dénonciateur de ceux qui exportent des figues par contrebande ou de
ceux qui volent les figues des figuiers consacrés » (τ ο ̀ σ υ ̃ κ ο ν « la
figue »), d'où « délateur, calomniateur ». Fréq. abs. littér.: 16.
Délateur, dénonciateur, calomniateur.
Ce mot nous vient de la Grèce antique.
Lesukophantês fut d'abord le dénonciateur des voleurs
de figues (du grecsûkon, figue et phainen, faire voir). Puis il désigna, à Athènes notamment, celui qui formulait
une accusation lorsqu'il jugeait qu’une injustice avait été commise. Il n'y
avait pas de procureur et son acte était nécessaire au bon fonctionnement de la
démocratie. La dénonciation permettait de rétablir l’harmonie, la paix et la
concorde dans le corps civique. Elle était indissociable des principes d’une
société de confiance, par opposition à l’idéal de transparence qui caractérise
les démocraties contemporaines. Le terme finit par s'appliquer plus
spécialement aux citoyens qui faisaient un usage abusif, voire professionnel,
de l'accusation publique. Ils dénonçaient les citoyens riches afin d'obtenir
une part de leurs biens. Hypocrites et fourbes, ils étaient des propagateurs de
rumeur et des voleurs par procuration.
BEAUCOUP DE COMMENTAIRES ET DE REACTIONS
BEAUCOUP DE COMMENTAIRES ET DE REACTIONS
Notre sensibilité est
à juste titre heurtée par de telles pratiques. On ne peut s'empêcher de penser,
en écho, aux dénonciations abusives de notre époque, notamment à celles qui
eurent lieu pendant la guerre de 39-45. Un trop beau mot pour un sale boulot.
J'ajoute:
"C'est une merveille qu'il soit resté dans le Larousse. Il pourrait
reprendre du service avec tous ces gens qui font des procès pour un oui et pour
un non dans le but d'en tirer quelques sous, kopecks, roupies, deniers, pécules
et autres thunes."]
Les mots se
suivent et ne se ressemblent pas.
C'est un vilain mot effectivement dont l'évocation rappelle toujours la seconde guerre, mais reste d'actualité. Je travaille dans une collectivité et au service de l'urbanisme ils recoivent de nombreuses lettres de dénonciateurs prêts à vilipender leur venin pour tenter "dabattre" le voisin qui aurait des vélléités d'agrandissement.
C'est un vilain mot effectivement dont l'évocation rappelle toujours la seconde guerre, mais reste d'actualité. Je travaille dans une collectivité et au service de l'urbanisme ils recoivent de nombreuses lettres de dénonciateurs prêts à vilipender leur venin pour tenter "dabattre" le voisin qui aurait des vélléités d'agrandissement.
Ce mot a été
sauvé de l'oubli par Michel Audiard qui l'a placé dans la bouche de Francis
Blanche, espion de la Russie Soviétique dans "Les Barbouses". Francis
Blanche y traitait quelqu'un de "sycophante glaireux" ! Beurk !
Je crois
qu'il y a aussi "les quatre bacheliers" de Brassens.
Ce soir je la chercherai.
Ce soir je la chercherai.
Incroyable
pour moi de trouver ce mot là en entrant chez vous. Il est bien au coeur de ma
problématique du moment; si vous saviez...
La dénonciation peut être aussi un acte de civisme et de courage; quitte à y laisser ses plumes. Ce qui m'effraie c'est que les abus et les calomnies nous rendent tous suspicieux outre mesure et dire une vérité sans être entendu; c'est aussi une terrible agression qui peut faire perdre les pédales. Mais comme se taire est impensable également quand on se sait civique et soucieux de son prochain; comment s'en sortir?
Je suis pour l'heure confrontée à ce problème...
Contente d'être de nouveau parmi vous cependant; sourires
La dénonciation peut être aussi un acte de civisme et de courage; quitte à y laisser ses plumes. Ce qui m'effraie c'est que les abus et les calomnies nous rendent tous suspicieux outre mesure et dire une vérité sans être entendu; c'est aussi une terrible agression qui peut faire perdre les pédales. Mais comme se taire est impensable également quand on se sait civique et soucieux de son prochain; comment s'en sortir?
Je suis pour l'heure confrontée à ce problème...
Contente d'être de nouveau parmi vous cependant; sourires
"La
dénonciation peut être un acte de civisme et de courage" si elle concerne
des circonstances particulièrement graves, dans la mesure où il n'y a pas
d'autres moyens. Elle doit porter sur des faits personnels ou en rapport avec
des personnes incapables de se défendre elles-mêmes. Il ne faut pas se donner
bonne conscience avec des "bonnes raisons" mais avec des
"raisons supérieures".
Je ne sais pas si je suis, ou non, dans le vrai mais je ne me suis pas senti le droit de ne pas répondre.
Bon retour, malgré tout, sur la planète des blocs-notes.
Je ne sais pas si je suis, ou non, dans le vrai mais je ne me suis pas senti le droit de ne pas répondre.
Bon retour, malgré tout, sur la planète des blocs-notes.
Plutôt que
de dénoncer, j'annonce que le garde est cité dans Pointblog.
Tous au garde-à-vous devant le Garde!!
Tous au garde-à-vous devant le Garde!!
Vous êtes
dans le vrai et je vous remercie pour votre réponse.
Comme
annoncé. De tonton Georges:
Nous étions quatre bacheliers
Sans vergogne,
La vrai’ crème des écoliers,
Des écoliers.
Pour offrir aux filles des fleurs
Sans vergogne,
Nous nous fîmes un peu voleurs,
Un peu voleurs.
Les sycophantes du pays
Sans vergogne,
Aux gendarmes nous ont trahis,
Nous ont trahis.
Et l’on vit quatre bacheliers
Sans vergogne,
Qu’on emmène les mains lié’s,
Les mains lié’s.
On fit venir à la prison
Sans vergogne,
Les parents des mauvais garçons,
Mauvais garçons.
Les trois premiers pères, les trois
Sans vergogne,
En perdirent tout leur sang-froid,
Tout leur sang-froid.
Comme un seul ils ont déclaré,
Sans vergogne,
Qu’on les avaient déshonoré’,
Déshonoré’.
Comme un seul ont dit : « C’est fini,
Sans vergogne,
Fils indigne, je te reni’,
Je te reni’. »
Le quatrième des parents,
Sans vergogne,
C’était le plus gros, le plus grand,
Le plus grand.
Quand il vint chercher son voleur,
Sans vergogne,
On s’attendait à un malheur,
A un malheur.
Mais il n’a pas déclaré, non,
Sans vergogne,
Qu’on avait Sali son nom,
Sali son nom.
Dans le silence on entendit,
Sans vergogne,
Qui lui disait : « Bonjour petit,
Bonjour petit. »
On le vit, on le croirait pas,
Sans vergogne,
Lui tendre sa blague à tabac,
Blague à tabac.
Je ne sais pas s’il eut raison,
Sans vergogne,
D’agir de telle façon,
Telle façon.
Mais je sais qu’un enfant perdu,
Sans vergogne,
A de la corde de pendu,
De pendu.
A de la chance quand il a,
Sans vergogne,
Un père de ce tonneau là,
Ce tonneau là.
Et si les chrétiens du pays,
Sans vergogne,
Jugent que cet homme a failli,
Homme a failli.
Ça laisse à penser que pour eux
Sans vergogne,
L’Évangile c’est de l’hébreu,
C’est de l’hébreu.
Nous étions quatre bacheliers
Sans vergogne,
La vrai’ crème des écoliers,
Des écoliers.
Pour offrir aux filles des fleurs
Sans vergogne,
Nous nous fîmes un peu voleurs,
Un peu voleurs.
Les sycophantes du pays
Sans vergogne,
Aux gendarmes nous ont trahis,
Nous ont trahis.
Et l’on vit quatre bacheliers
Sans vergogne,
Qu’on emmène les mains lié’s,
Les mains lié’s.
On fit venir à la prison
Sans vergogne,
Les parents des mauvais garçons,
Mauvais garçons.
Les trois premiers pères, les trois
Sans vergogne,
En perdirent tout leur sang-froid,
Tout leur sang-froid.
Comme un seul ils ont déclaré,
Sans vergogne,
Qu’on les avaient déshonoré’,
Déshonoré’.
Comme un seul ont dit : « C’est fini,
Sans vergogne,
Fils indigne, je te reni’,
Je te reni’. »
Le quatrième des parents,
Sans vergogne,
C’était le plus gros, le plus grand,
Le plus grand.
Quand il vint chercher son voleur,
Sans vergogne,
On s’attendait à un malheur,
A un malheur.
Mais il n’a pas déclaré, non,
Sans vergogne,
Qu’on avait Sali son nom,
Sali son nom.
Dans le silence on entendit,
Sans vergogne,
Qui lui disait : « Bonjour petit,
Bonjour petit. »
On le vit, on le croirait pas,
Sans vergogne,
Lui tendre sa blague à tabac,
Blague à tabac.
Je ne sais pas s’il eut raison,
Sans vergogne,
D’agir de telle façon,
Telle façon.
Mais je sais qu’un enfant perdu,
Sans vergogne,
A de la corde de pendu,
De pendu.
A de la chance quand il a,
Sans vergogne,
Un père de ce tonneau là,
Ce tonneau là.
Et si les chrétiens du pays,
Sans vergogne,
Jugent que cet homme a failli,
Homme a failli.
Ça laisse à penser que pour eux
Sans vergogne,
L’Évangile c’est de l’hébreu,
C’est de l’hébreu.
L'écrivain
René Fallet, ami de Georges Brassens, écrit qu'il s'agit d'un hommage à Louis
Brassens, son père. On peut entendre cette très belle chanson sur www.brassens.info/
Afficher: "Les quatre bacheliers"
Cliquer sur "Cliquez pour afficher le texte"
Cliquer sur "Media Player 28,8 k"
Puis écouter en boucle jusqu'à l'ivresse.
Merci Joël.
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Cliquer sur "Cliquez pour afficher le texte"
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Puis écouter en boucle jusqu'à l'ivresse.
Merci Joël.
J'aurais
donc pu m'éviter de retaper le texte.
C'est la limite des moteurs de recherche.
Un site extra. Merci.
C'est la limite des moteurs de recherche.
Un site extra. Merci.
je m'insurge
contre votre article concernant les sycophantes ! Je vais vous dénoncer de ce
pas aux autorités compétentes, foi de Sycophante... :)
Polémique:
vil tort.
elle
concerne des circonstances particulièrement graves, dans la mesure où il n'y a
pas d'autres moyens. Elle doit porter sur des faits personnels ou en rapport
avec des personnes incapables de se défendre elles-mêmes. Il ne faut pas se
donner bonne conscience avec des "bonnes raisons" mais avec des
"raisons supérieures".
La dénonciation ne se rapporte pas à des gens mais à des faits, sinon c'est de la délation.
Dénoncer (au sens faire connaître publiquement), c'est donc tenter de mettre à jour des faits incompatibles avec la morale (au sens des règles des relations inter personnelles d'une société).
Cela peut être aussi dénoncer le non respect de la loi. Dans ce cas c’est ce qui s’est passé durant l’occupation, la loi était scélérate, et les dénonciateurs en l’occurrence étaient souvent des assassins.
Dénoncer ne peut pas être bon ou mauvais, c’est faire valoir des convictions que tel fait mérite publicité alors qu’il resterait caché. Le but étant de considérer que ce fait mérite publicité car non compatible avec le fonctionnement de la société. Sous-entendu, des personnes abusent d’autres en toute impunité, que ce soit de manière directe (atteinte à la personne) ou collective (atteinte au bien commun).
Se donner des raisons supérieures c’est déjà juger d’après ses convictions, ses points de vue. Ici c’est acceptable, là cela ne l’est plus ! C’est une opinion !
Si telle personne voit un délit, en ne le dénonçant pas il l’accepte. Il accepte donc de subir un même délit, puisqu’il l’accepte pour autrui. Mais il accepte aussi de pouvoir en faire autant.
Dénoncer est donc par essence, tenter de protéger chacun de subir mais aussi de faire, le fait en question.
Je dénonce l’apartheid (des faits d’apartheid) car l’accepter c’est risquer de se condamner à le subir ou le faire subir! Or l’apartheid est facteur de décohésion de la société par les violences qu’il fait régner. C’est insupportable car “invivable”.
La dénonciation ne se rapporte pas à des gens mais à des faits, sinon c'est de la délation.
Dénoncer (au sens faire connaître publiquement), c'est donc tenter de mettre à jour des faits incompatibles avec la morale (au sens des règles des relations inter personnelles d'une société).
Cela peut être aussi dénoncer le non respect de la loi. Dans ce cas c’est ce qui s’est passé durant l’occupation, la loi était scélérate, et les dénonciateurs en l’occurrence étaient souvent des assassins.
Dénoncer ne peut pas être bon ou mauvais, c’est faire valoir des convictions que tel fait mérite publicité alors qu’il resterait caché. Le but étant de considérer que ce fait mérite publicité car non compatible avec le fonctionnement de la société. Sous-entendu, des personnes abusent d’autres en toute impunité, que ce soit de manière directe (atteinte à la personne) ou collective (atteinte au bien commun).
Se donner des raisons supérieures c’est déjà juger d’après ses convictions, ses points de vue. Ici c’est acceptable, là cela ne l’est plus ! C’est une opinion !
Si telle personne voit un délit, en ne le dénonçant pas il l’accepte. Il accepte donc de subir un même délit, puisqu’il l’accepte pour autrui. Mais il accepte aussi de pouvoir en faire autant.
Dénoncer est donc par essence, tenter de protéger chacun de subir mais aussi de faire, le fait en question.
Je dénonce l’apartheid (des faits d’apartheid) car l’accepter c’est risquer de se condamner à le subir ou le faire subir! Or l’apartheid est facteur de décohésion de la société par les violences qu’il fait régner. C’est insupportable car “invivable”.
"La
dénonciation ne se rapporte pas à des gens mais à des faits, sinon c'est de la
délation."
et quand les faits font douter des gens, que faut-il faire? Doit-on en autruche enterrer ses soupçons dans le sable ou bien est-ce lâcheté que de se taire?
et quand les faits font douter des gens, que faut-il faire? Doit-on en autruche enterrer ses soupçons dans le sable ou bien est-ce lâcheté que de se taire?
Les faits ne
sauraient être que patents. Sans preuve il vaut mieux se taire.
donc toute
suspicion est condamnable, j'entends bien. Le raisonnement me convient car il
est respectueux d'autrui.
Et si celui qui dit "j'accuse" est un sycophante comment appelle-t-on celui qui dit "Je soupçonne"?
Dans la réalité, je soupçonne un homme d'agresser sexuellement ses fillettes et ça m'empêche un peu de dormir... Je me sens dans un cas de "non assistance à personne en danger" et c'est insupportable et culpabilisant de fermer les yeux.
Je me trompe peut-être, je n'ai pas de preuve patente. Mais si je ne me trompe pas n'est-ce pas laxisme (autre mot que je vous propose) et irresponsabilité que de se taire?
Question annexe : Et dans ce dernier cas, comment faire pour chasser ce doute de mon esprit et retrouver par là même un sommeil paisible?
Et si celui qui dit "j'accuse" est un sycophante comment appelle-t-on celui qui dit "Je soupçonne"?
Dans la réalité, je soupçonne un homme d'agresser sexuellement ses fillettes et ça m'empêche un peu de dormir... Je me sens dans un cas de "non assistance à personne en danger" et c'est insupportable et culpabilisant de fermer les yeux.
Je me trompe peut-être, je n'ai pas de preuve patente. Mais si je ne me trompe pas n'est-ce pas laxisme (autre mot que je vous propose) et irresponsabilité que de se taire?
Question annexe : Et dans ce dernier cas, comment faire pour chasser ce doute de mon esprit et retrouver par là même un sommeil paisible?
"Je
n'ai qu'une passion, celle de la lumière, au nom de l'humanité qui a tant
souffert et qui a droit au bonheur. Ma protestation enflammée n'est que le cri
de mon âme."
J'accuse - Emile Zola - 13 janvier 1898.
J'accuse - Emile Zola - 13 janvier 1898.
Doute: entre
soupçon et laxisme, que faut-il choisir ? C"est un cas où les autorités
incitent à aller dans le sens de la déclaration des cas douteux. Vous en saurez
un peu plus en lisant cet article. Ensuite
c'est une question de conscience. Si les soupçons sont forts il faut peut-être
en parler à une assistante sociale du quartier où habitent les enfants ?
Merci pour
cet article même s'il ne fait qu'aggraver mes doutes.
_ De quoi
ris-tu, sycophante ?
_ Mais je ne ris pas !
_ Alors, tu es terrible !
(Victor Hugo : L'homme qui rit)
_ Mais je ne ris pas !
_ Alors, tu es terrible !
(Victor Hugo : L'homme qui rit)
Le Gardien
aurait-il l'aimable et humoristique garde vigilante de préciser si le
"sycophantasme" est le fait de phantasmer des figues fraîches,
tendres et juteuses, ou le sycophante qui serait d'asthme affligé, du fait de
sa profession malsaine ?
J'y vois des
hallucinations de figues fraîches. C'est la maladie de ceux qui regardent trop
les filles.
Ce mot
serait parfait pour traduire le mot anglais "whistle-blower", celui
qui dénonce les abus et autres scandals dans les sociétés aux US (et ailleurs)!
Une nouvelle vie pleine d'actualité pour ce joli mot...
Mot utilisé
par Jean de la Fontaine dans "Le Loup devenu Berger" :
Un Loup qui
commençait d'avoir petite part
Aux Brebis de son voisinage,
Crut qu'il fallait s'aider de la peau du Renard
Et faire un nouveau personnage.
Il s'habille en Berger, endosse un hoqueton,
Fait sa houlette d'un bâton,
Sans oublier la Cornemuse.
Pour pousser jusqu'au bout la ruse,
Il aurait volontiers écrit sur son chapeau :
C'est moi qui suis Guillot, berger de ce troupeau.
Sa personne étant ainsi faite
Et ses pieds de devant posés sur sa houlette,
Guillot le sycophante approche doucement.
(...)
Aux Brebis de son voisinage,
Crut qu'il fallait s'aider de la peau du Renard
Et faire un nouveau personnage.
Il s'habille en Berger, endosse un hoqueton,
Fait sa houlette d'un bâton,
Sans oublier la Cornemuse.
Pour pousser jusqu'au bout la ruse,
Il aurait volontiers écrit sur son chapeau :
C'est moi qui suis Guillot, berger de ce troupeau.
Sa personne étant ainsi faite
Et ses pieds de devant posés sur sa houlette,
Guillot le sycophante approche doucement.
(...)
Merci. La
Fontaine emploie ici le mot "sycophante" dans le sens de
"fourbe, hypocrite".
Le
sycophante dans la Grèce antique était un délateur professionnel. Il percevait,
trés légalement, une part importante des amendes éventuellement infligées à
ceux qu'il avait dénoncés. Il était commissionné, c'était son gagne-pain.
Durant l'occupation allemande de la seconde guerre mondiale, l'attitude de
nombreux dénonciateurs fut tout à fait dans cet esprit: ces sycophantes duXXème
siècle n'agirent pas par conviction politique, mais par pur intérêt. Ils
dénoncèrent des personnes (souvent innocentes d'ailleurs) dans l'unique but de
s'approprier ou de racheter à vil prix des biens leur appartenant. Un
sycophante est donc moins un délateur agissant par conviction personnelle qu'un
"cafteur" qui ne dénonce que par intérêt financier.
Etre
sycophante et pointer le doigt sur ce que d'autres n'ont pas vu,c'est risquer
de faire changer le destin.C'est utiliser une arme dangereuse qui doit trancher
à juste titre,sur l'objectivité et non la subjectivité.A mon avis,c'est
endosser un role,qui se plante souvent,statistiquement,mais qui peut etre
sublime à ses rares moments.
Dénoncer les
gens, c'est sublime ? Depuis quand ? Ce matin encore ça ne l'était pas.
Sublime,pas
savoureux mais à sublimer tant la responsabilité du jugement est difficile à
porter meme lorsqu'il "semble" juste. Qu'est ce que la justice ?Rares
moments, existes tu ?
Je n'arrive pas à expliquer davantage,pour une fois,vous me clouez,bon garde,je retire mon suprème sublime,je me le réserve pour d'autres moments...
Je n'arrive pas à expliquer davantage,pour une fois,vous me clouez,bon garde,je retire mon suprème sublime,je me le réserve pour d'autres moments...
entendu sycophante
à propos de ... je ne sais plus qui pendant cette campagne électorale qui n'en
finit plus.
Salut Garde.
Comme tu vois il m'arrive de revenir te lire
Salut Foth.
Content d'avoir de tes nouvelles. "Sycophante", ça me paraît juste
dans l'ambiance délétère actuelle
Haussariat
1.
haussariat - Wiktionnaire
fr.wiktionary.org/wiki/haussariat
haussariat masculin
- Abréviation de haut-commissariat utilisée en Nouvelle-Calédonie
puis en Polynésie française (pour le haut-commissariat de la République)
et, par extension, au Vanuatu (pour les représentations australienne,
britannique - jusqu'en 2005 - et néo-zélandaise).
- Une délégation du haussariat
est venue à la rencontre des élus de la commune.
- Les haussariats de
Grande-Bretagne, d'Australie et de Nouvelle-Zélande à Port-Vila ont
réagi.
Nom commun
Singulier
|
Pluriel
|
haussariat
|
|
|
haussariat masculin
- Abréviation de haut-commissariat utilisée en Nouvelle-Calédonie puis en Polynésie française (pour le haut-commissariat de la République) et, par extension, au Vanuatu (pour les représentations australienne, britannique - jusqu'en 2005 - et néo-zélandaise).
- Une délégation du haussariat est venue à la rencontre des élus de la commune.
- Les haussariats de Grande-Bretagne, d'Australie et de Nouvelle-Zélande à Port-Vila ont réagi.