Le 1er mai, une longue histoire
de 1886 à aujourd’hui,
la traditionnelle mobilisation du 1er mai, qui trouve ses origines dans l’histoire ouvrière mais a été consacrée comme un jour chômé par le régime de Vichy,
a derrière elle une histoire tumultueuse.
1886 : conformément à un engagement pris en 1884 par les principaux syndicats ouvriers américains, qui s’étaient donné deux ans pour obtenir la journée de huit heures, une journée d’action est fixée le 1er mai 1886, premier jour de l’année comptable pour de nombreuses entreprises. Beaucoup obtiennent satisfaction immédiatement mais pas tous.
340 000 salariés se mettent alors en grève pour faire céder leur employeur. Le 3 mai, une manifestation fait trois morts parmi les grévistes de McCormick Harvester, à Chicago. Le lendemain, à l’issue d’une manifestation de protestation, une bombe explose, faisant une quinzaine de morts chez les forces de l’ordre. Cinq syndicalistes anarchistes sont condamnés à la pendaison.
1889 : la IIe Internationale socialiste se donne, elle aussi, pour objectif la journée de huit heures (soit 48 heures hebdomadaires, le dimanche seul étant chômé). En hommage à la manifestation de Chicago, les congressistes décident d’organiser chaque 1er mai une manifestation sur ce thème.
1890 : pour la première fois, des grévistes défilent le 1er mai, arborant à la boutonnière un triangle rouge pour symboliser le partage de la journée en trois (travail, sommeil, loisir).
1891 : à Fourmies, dans le nord de la France, une manifestation tourne mal et les forces de l’ordre tirent sur la foule, faisant 10 morts, dont une jeune femme portant une églantine, qui devient, pour beaucoup de manifestants, le symbole du 1er mai.
1907 : en 1907, à Paris, le muguet, fleur symbolisant l’arrivée du printemps, supplante le triangle rouge ou l’églantine.
1919 : le 23 avril, le Sénat français ratifie la journée de huit heures et fait du 1er mai suivant, à titre exceptionnel, une journée chômée.
1920 : la Russie bolchevique décide, elle aussi, que la fête légale des travailleurs sera fêtée le 1er mai.
1936 : les manifestations, qui ont lieu deux jours avant le résultat des élections législatives qui vont porter le Front populaire au populaire, préfigurent les grandes grèves qui vont se produire dans les semaines qui viennent.
1941 : le 24 avril 1941, en pleine occupation allemande, le régime de Vichy désigne le 1er mai comme la « Fête du Travail et de la Concorde sociale », officiellement chômée. Son initiative revient à René Belin, ancien dirigeant de l’aile socialiste de la CGT, devenu secrétaire d’État au Travail dans le gouvernement du maréchal Pétain.
1947 : la mesure est reprise par le gouvernement issu de la Libération, qui fait du 1er mai un jour férié et payé.
1955 : Pie XII déclare que chaque 1er mai sera célébrée la fête de « Saint Joseph Artisan ».
1968 : après près de quinze ans d’interdiction de défiler à Paris, la CGT lance quand même un appel à manifester de la République à la Bastille.
1988 : Jean-Marie Le Pen, président du Front national, décide pour la première fois, entre les deux tours de la campagne électorale, de fêter Jeanne d’Arc, figure emblématique du parti d’extrême droite, le 1er mai.
2002 : alors que Jean-Marie Le Pen s’est qualifié pour le second tour de la présidentielle, plus de 500 000 manifestants se rassemblent le 1er mai à Paris contre l'extrême droite.
2009 : fait exceptionnel, en raison de la crise, l’ensemble des syndicats (CGT, CFDT, FO, CFTC, CFE-CGC, Unsa, Sud, FSU) défilent ensemble.
2012 : en pleine campagne présidentielle, le président sortant Nicolas Sarkozy appelle à organiser le 1er mai une « fête du vrai travail ». Le 1er mai syndical, organisé par la CGT, la CFDT, la FSU, l’Unsa et Solidaires, se transforme en contre-manifestation et rassemble entre 316 000 personnes selon la police et 750 000 selon la CGT.
2013 : cette année, les syndicats seront particulièrement désunis puisque, pour la première fois depuis 2008, la CGT et la CFDT, qui s’opposent sur le projet de loi de sécurisation de l’emploi, ne défileront pas ensemble. À Paris, la CGT manifestera avec la FSU et Solidaires. La CFDT, la CFTC et l’Unsa, quant à eux, mobilisent ensemble et leurs trois dirigeants tiendront un meeting commun à Cormontreuil (Marne), près de Reims.
Quant à Jean-Claude Mailly, le patron de Force ouvrière, organisation qui réunit habituellement ses militants franciliens devant le Mur des Fédérés au cimetière du Père Lachaise, il participera à un défilé à Laval (Mayenne). La CFE-CGC, qui défile rarement le 1er mai, n’appelle pas à manifester.
La-Croix.com
La Fête du Travail est le nom de plusieurs fêtes qui furent instituées à partir du XVIIIe siècle pour célébrer les réalisations des travailleurs.
De nos jours, elle se confond dans de nombreux pays avec la journée internationale des travailleurs, fête internationale instaurée à l'origine comme journée annuelle de grève pour la réduction du temps de travail, qui devint rapidement une journée de célébration des combats des travailleurs. Elle est célébrée dans de nombreux pays du monde le 1er mai et est l’occasion d’importantes manifestations du mouvement ouvrier.
On peut remarquer des différences dans plusieurs pays sur la façon dont la fête des travailleurs est pratiquée. Au Canada et aux États-Unis, la journée internationale des travailleurs est célébrée le 1er mai, tandis que la fête du travail est un jour férié du mois de septembre[1],[2]. Au Royaume-Uni et en Irlande, elle est décalée le premier lundi de mai. En Australie, elle est fêtée à différentes dates proches du printemps ou de l’automne.
Cette journée est souvent un jour férié. Elle est parfois associée à d’autres festivités ou traditions populaires.
Histoire
Les premières « Fêtes du travail »
Des premières célébrations de "fêtes du travail" existent dès la fin du XVIIIe siècle.
En France, dès 1793, le calendrier républicain de Fabre d’Églantine proposait une fête du Travail au 3e jour des sansculottides [3]. Elle fut instituée au 1er pluviôse (20 janvier) par Saint-Just, et fut célébrée pendant quelques années [4].
En 1867, au familistère Godin de Guise naît une fête du Travail[5], alors que Jean-Baptiste André Godin venait tout juste d'achever la rédaction de Solutions sociales. La date de la manifestation est fixée au 5 juin ; elle est toujours célébrée aujourd'hui.
La première proposition de Labor Day serait due, selon le Département du Travail des États-Unis, à Peter J. McGuire (en), secrétaire général de la Confrérie des charpentiers et des menuisiers avec l'aide d'un cofondateur de la Fédération américaine du travail (American Federation of Labor ou AFL), afin d'honorer « Ceux qui de la nature brute ont taillé et ouvragé toute la splendeur que nous contemplons. »[6] Les ouvriers new-yorkais manifestèrent pour la première fois le mardi 5 septembre 1882. De l'hôtel de ville à la place des syndicats, 10 000 ouvriers marchent, inaugurant le tout premier défilé de la Fête du travail.
les origines de la Journée internationale des travailleurs
La fête internationale telle qu'elle est célébrée de nos jours tire son origine des combats du mouvement ouvrier pour obtenir la journée de huit heures, à la fin du XIXe siècle.
Aux États-Unis, au cours de leur congrès de 1884, les syndicats américains se donnent deux ans pour imposer aux patrons une limitation de la journée de travail à huit heures. Ils choisissent de débuter leur action le 1er mai parce que beaucoup d’entreprises américaines entament ce jour-là leur année comptable, et que les contrats ont leur terme ce jour-là. La grève générale du 1er mai 1886 est largement suivie[7]. Ils sont environ 340 000 dans tout le pays.
À Chicago, la grève se prolonge dans certaines entreprises, et le 3 mai 1886, une manifestation fait trois morts parmi les grévistes de la société McCormick Harvester. Le lendemain a lieu une marche de protestation et dans la soirée, tandis que la manifestation se disperse à Haymarket Square, il ne reste plus que 200 manifestants face à autant de policiers.
C’est alors qu'une bombe explose devant les forces de l’ordre. Elle fait un mort dans les rangs de la police. Sept autres policiers sont tués dans la bagarre qui s’ensuit. À la suite de cet attentat, cinq syndicalistes anarchistes sont condamnés à mort (Albert Parsons, Adolph Fischer, George Engel, August Spies et Louis Lingg) ; quatre seront pendus le vendredi 11 novembre 1887 (connu depuis comme Black Friday ou « vendredi noir ») malgré l’inexistence de preuves, le dernier (Louis Lingg) s’étant suicidé dans sa cellule. Trois autres sont condamnés à perpétuité.
En 1893, le gouverneur progressiste de l'Illinois signe des pardons pour les syndicalistes encore détenus, en raison de la fragilité de l'enquête et du processus judiciaire[réf. nécessaire] [8].
Sur une stèle du cimetière de Waldheim, à Chicago, sont inscrites les dernières paroles de l’un des condamnés, August Spies :
- « Le jour viendra où notre silence sera plus puissant que les voix que vous étranglez aujourd’hui[9] »
Article détaillé : Massacre de Haymarket Square.
de la revendication à la commémoration
Trois ans plus tard, la IIe Internationale socialiste se réunit à Paris, à l'occasion du centenaire de la Révolution française et de l’exposition universelle.
Sur une proposition de Raymond Lavigne, elle décide le 20 juillet 1889 de faire de chaque 1er mai une journée de manifestation avec pour objectif la réduction de la journée de travail à huit heures (soit 48 heures hebdomadaires, le dimanche seul étant chômé)[10].
Le 1er mai 1890, l'événement est ainsi célébré dans la plupart des pays, avec des participations diverses.
Le 1er mai 1891, à Fourmies, dans le Nord, en France, la manifestation tourne au drame : la police tire sur les ouvriers et fait neuf morts (voir la Fusillade de Fourmies et affaire de Clichy). Avec ce nouveau drame, le 1er mai s’enracine dans la tradition de lutte des ouvriers européens. Les militants épinglent une églantine écarlate (Rosa canina ou Rosa rubiginosa), fleur traditionnelle du Nord, en souvenir du sang versé[11].
Quelques mois plus tard, à Bruxelles, l'Internationale socialiste renouvelle le caractère revendicatif et international du 1er mai.
En 1920, la Russie bolchévique décide que le 1er mai sera désormais chômé et deviendra la fête légale des travailleurs. Son exemple est suivi dans la plupart des autres pays
Pie XII institue en 1955 la fête de saint Joseph artisan, destinée à être célébrée le 1er mai de chaque année.
dans le monde
Aujourd’hui, la fête des Travailleurs (appelée fête du travail par les conservateurs) est commémorée par un jour férié chômé[12] le 1er mai dans la plupart des pays ayant institué une telle fête, comme la France[13].
en Amérique
en Amérique du Nord
En Amérique du Nord, il existe une distinction entre fête du Travail et fête des Travailleurs :
- En effet la fête du Travail (Labor Day) est célébrée le premier lundi de septembre, il s’agit d’un jour férié et chômé marquant traditionnellement la rentrée (scolaire, artistique, , etc.) après les vacances d’été. Elle n'a pratiquement plus de signification politique particulière.
- La fête des Travailleurs a lieu, quant à elle, le 1er mai. Ce jour n’est pas férié, mais est très largement célébré par les syndicats ainsi que les partis, groupes et organisations de gauche ; elle est vue comme une journée de la célébration de la classe ouvrière. Traditionnellement, lorsqu’il y a une augmentation du salaire minimum au Québec, cela a lieu le 1er mai.
Aux États-Unis, le Labor Day (ou Fête du Travail) n'est pas directement lié aux fameuses journées de mai 1886 à Chicago dites Haymarket affair.
C'est avec la résolution suivante prise dans l'été de 1885, par le Central Labor Union fondé à New-York en mars 1882 que le 1er mai se changea en 1er lundi de septembre aux États-Unis. Alors que d’autres organisations syndicales avaient déjà voté et adopté une proposition visant à honorer le 1er mai 1886.
« Considérant que différents jours de l'année sont consacrés par la loi comme jour de repos en mémoire d'événements importants, et considérant qu'il n'en est aucun qui se rapporte à une démonstration ouvrière, Le Central Labor Union déclare le premier lundi de septembre de chaque année Labor Day et décide que ce jour sera observé comme jour de repos. Nous demandons à toutes les organisations centrales de travailleurs dans tous les États-Unis de s'unir à nous pour exécuter dans sa lettre et dans son esprit la présente résolution. »[réf. souhaitée]
Le 11 mai 1894, les ouvriers de Pullman Palace Car Company à Chicago protestent contre des réductions de salaire et le licenciement des représentants des syndicats. Ils cherchent l'appui de leur syndicat central mené par Eugene V. Debs. Le 26 juin, l'Union américaine des chemins de fer appelle à un boycott de toutes les voitures ferroviaires de Pullman. Dans les jours qui suivent, 50 000 ouvriers du rail se conforment à cette directive et la circulation ferroviaire à Chicago s’arrête.
Article détaillé : Grève Pullman.
Le 4 juillet, le président américain Grover Cleveland envoie 12 000 hommes de troupe pour briser le mouvement, s'ensuivent des émeutes et des affrontements violents. Deux hommes sont tués au cours de ces affrontements, à Kensington, près de Chicago. La grève est déclarée terminée le 3 août 1894, les ouvriers de Pullman prenant même l’engagement de ne plus se syndiquer[14].
En raison de la brutalité démontrée, les représentants s'émeuvent et ceux de Washington réussissent à faire passer la proposition d’un jour chômé (le 1er lundi de septembre) pour honorer les travailleurs. Le président lui-même signe le projet de loi instaurant officiellement le Labor Day (six jours à peine après l’intervention de l’armée) dans l’espoir de se faire réélire la même année, mais cet espoir s’est avéré vain[14].
Aux États-Unis, deux raisons au moins expliquent le fait que la fête du Travail est célébrée le 1er lundi de septembre. Les puissants syndicats nord-américains comme l’AFL-CIO n’ont pas voulu s’aligner sur les syndicats européens « d’orientation communiste » et le président Roosevelt (un démocrate social) trouvait que la date du 1er septembre équilibrait mieux le calendrier des jours fériés américains.
Au Québec, les grandes centrales syndicales ainsi que quelques partis et organisations de gauche manifestent le 1er mai. Plus récemment, les institutions syndicales québécoises ont tendance à célébrer la Fête des travailleurs par des rassemblements festifs le samedi ou le dimanche précédent ou suivant le 1er mai, plutôt que la journée même lorsque celle-ci tombe un jour ouvrable. Malgré cette nouvelle tendance, des manifestations sont scrupuleusement organisées le 1er mai de chaque année par des collectifs et organismes anticapitalistes.
en Caraïbes
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À Trinité-et-Tobago, la Fête du travail (Labour Day) est marquée le 19 juin depuis 1973 pour commémorer les émeutes populaires de 1937. En République dominicaine, la « Fête des travailleurs » est célébrée le 30 avril et est un jour férié. À Cuba, el día del trabajadores est célébré le 1er mai et est un jour férié. Durant ce jour, de nombreux défilés de travailleurs ont lieu dans les rues du pays.
en Asie
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En Indonésie, la fête du Travail[réf. nécessaire] a commencé à être célébrée en 1920 à l'époque coloniale. Sous le régime Suharto, fêter le 1er mai était une activité subversive. Depuis la démission de Suharto en 1998, le 1er mai est célébré par les syndicats mais n'est toujours pas jour chômé.
En Israël, on ne chôme pas le 1er mai.
La fête du Travail[réf. nécessaire] est une fête nationale célébrée au Liban le 1er mai de chaque année ; jour légalement férié. Quand ce jour férié tombe un dimanche, le lendemain est chômé.
Officiellement, la Chine célébrait auparavant la fête du Travail[réf. nécessaire] pendant trois jours, sauf depuis 2008, où les travailleurs n'ont que le 1er mai. Cependant une grande partie des magasins restent ouverts. La Chine, le Vietnam et la Corée du Nord s'inscrivent dans la tradition ouvrière du 1er mai chômé introduit par la IIe Internationale; le Parti Unique s'y retrouve politiquement et symboliquement. Quant à la Corée du Sud, elle reste l'un des seuls pays asiatiques qui donnent au 1er mai le même symbole occidental et démocratique à la fête du Travail (노동절, No Dong Jeol).
Au Japon, la fête du travail (勤労感謝の日, Kinrō Kansha no Hi) est célébrée le 23 novembre, jour férié. Ce jour de congé fut établi en 1948, pour louer le travail et célébrer la production. Avant cela, le 23 novembre était célébré comme une fête de la moisson impériale appelée Niiname-sai (新嘗祭).
en Europe
L'arbre de mai
Le 1er mai a longtemps donné lieu à des réjouissances en l'honneur du printemps selon le rite ancestral de l’« arbre de mai », que l'on retrouve dans différentes régions d'Europe (on peut lire à ce propos un très joli poème de Victor Hugo). Durant la nuit du 30 avril, les jeunes célibataires se rendent en forêt pour couper un arbre qu'ils décorent ensuite avant de le déposer comme gage de fiançailles devant la porte de la jeune fille courtisée. La coutume se transforme ensuite par l'offrande d'un bouquet de muguet, tradition initiée par Charles IX qui en offrait aux dames de la cour le 1er mai[11].
en Allemagne
En Allemagne, le 1er mai est chômé. On porte traditionnellement un œillet rouge à la boutonnière pour la fête du Travail (Tag der Arbeit). Cette tradition remonte au 1er mai 1890, où pour répondre à l'appel de la IIe Internationale malgré l’interdiction de manifester prévue par la Sozialistengesetz, les militants décident de se retrouver dans des parcs en portant un œillet rouge en signe de reconnaissance.
Plutôt délaissé en République fédérale d'Allemagne, ce symbole était très utilisé en République démocratique allemande, entre autres par les organisations de jeunesse.
En certains endroits, comme à Stuttgart, les enfants profitent de la nuit précédant le 1er mai pour faire des farces d’une façon qui rappelle l'Halloween[15].
en Suisse
En Suisse, le 1er mai n'est chômé que dans certains cantons (Bâle, Jura, Shaffhouse, Soleure, Tessin, Thurgovie, Zürich) et même district. Mais les syndicats organisent aussi des défilés dans l'après-midi ou en fin de journée, dans les cantons où ce jour n'est pas chômé.
en France

Un bouquet de muguet, offert le 1er mai.
En France, au début du XXe siècle, il devient habituel, à l'occasion du 1er mai, d'offrir un brin de muguet, symbole du printemps en Île-de-France. C'est une coutume de la Cour lancée, ou adoptée, le 1er mai 1561 par la régente Catherine de Médicis : dans l'attente de son prochain sacre, le jeune roi Charles IX, âgé de dix ans, offrit un brin de muguet aux dames présentes. Aujourd'hui, une tolérance de l'administration fiscale permet aux particuliers et aux organisations de travailleurs de vendre les brins de muguet sans formalités ni taxes (attention, il s'agit de muguet du jardin ou des bois et non pas de muguet acheté, car dans ce cas ce serait de la revente, donc pas autorisé).
Le 23 avril 1919, le Sénat ratifie la journée de huit heures et fait du 1er mai suivant une journée chômée.
Le 24 avril 1941, le maréchal Pétain instaure officiellement le 1er mai comme « la fête du Travail et de la Concorde sociale ». À l’initiative de René Belin, ancien dirigeant de l’aile anticommuniste de la CGT (Confédération générale du travail) devenu secrétaire d’État au travail dans le gouvernement de François Darlan, le jour devient férié, chômé et payé[16]. La radio ne manque pas de souligner que le 1er mai coïncide aussi avec la fête du saint patron du maréchal, saint Philippe. L’églantine rouge (Rosa canina ou Rosa rubiginosa), associée à la gauche, est remplacée par le muguet.
En 1947, le 1er mai devient, dans le code du travail, un jour férié chômé et payé pour tous les salariés sans conditions[17] (mais il n’est pas officiellement désigné comme fête du Travail). Ce n’est que le 29 avril 1948 qu’est officialisée la dénomination « fête du Travail » pour le 1er mai.
Beaucoup à gauche voudraient que la fête du Travail redevienne la fête des Travailleurs, rejetant les mesures de Pétain. Par contre l’églantine rouge (d’origine révolutionnaire) n’est plus vraiment une revendication, d’autant que la vente libre du muguet par tous ce jour-là donne l’occasion aux syndicats de rencontrer la population et de faire connaître leurs activités et revendications.
Des manifestations syndicales, voire intersyndicales ou unitaires (selon les années, les revendications et les mouvements sociaux en cours), ont lieu dans les grandes villes de France le 1er mai, les plus importantes d'entre elles ayant traditionnellement lieu à Paris.
en Italie
Juste après la diffusion de la nouvelle de l'assassinat des dirigeants anarchistes de Chicago, en 1888, les habitants de Livourne se tournèrent d'abord contre les navires américains dans le port, puis contre le siège de la police, où il a dit qu'il avait trouvé refuge sur les consoles américaines[incompréhensible].
Parmi les premiers documents de la fête filmé en Italie, le producteur de films Cataldo Balducci présente le documentaire "Un magnifique événement pour le 1er mai 1913 à Andria" (délivré par les classes laborieuses) prenant en charge la partie en sept tableaux, et l'on peut y voir le cortège serpentant à travers les rues bondées de la ville : les hommes, tous avec chapeaux, puis par la bande de jouer avec des drapeaux[incompréhensible].
En Italie, la fête a été supprimée au cours de la période fasciste — qui a préféré célébrer la Fête du travail italien (Festa del lavoro italiano) le 21 avril, soit à la date de la Natale di Roma, jour supposé de la fondation de Rome — mais a été restauré peu après la fin de la guerre, en 1945.
En 1947, la célébration a été marquée à Portella della Ginestra (PA), lorsque la bande de Salvatore Giuliano a tiré sur un cortège d'environ deux mille travailleurs au sein du parti, tuant onze personnes et faisant cinquante blessés.
Depuis 1990, les syndicats italiens CGIL, CISL et UIL, en collaboration avec la municipalité de Rome ont organisé un concert annuel pour fêter le 1er mai de chaque année en présence de centaines de milliers de personnes.
en Afrique
Afrique du Nord
Dans le monde arabe, elle est appelée fête des ouvriers ('eid al-'umâl) ; en Tunisie le parti Ennahda fut le premier parti islamiste à la célébrer[18].
notes et références
- John Robert Colombo. Fête du Travail, Encyclopédie canadienne.
- TERMIUM® > Clefs du français pratique > Entrées commençant par F > fêtes, Bureau de la traduction, Gouvernement du Canada
- Voir le Rapport sur le calendrier républicain sur wikisource
- Maurice Dommanget, Histoire du premier mai, Éd. de la Tête de feuilles, 1972, p. 368
- Au Familistère de Guise (Aisne), une fête du travail pour honorer… un patron Le Monde du 30 avril 2011
- La place de Peter McGuire dans l'histoire de la Fête du travail n'est pas incontestée. Beaucoup croient que Matthew Maguire, un machiniste, et non Peter McGuire, proposa cette fête le premier. La recherche récente semble soutenir la controverse que Matthew Maguire, qui sera plus tard secrétaire de l'association internationale des machinistes de Paterson, New Jersey, proposa ce jour en 1882 alors qu’il était secrétaire du syndicat central à New York. Ce qui est clair c’est que le syndicat central adopta une proposition de Labor Day et nomma un comité pour prévoir une manifestation avec un pique-nique ladite année.
- Normand Baillargeon, L'ordre moins le pouvoir, Éditions Agone, 2008 [lire en ligne], p. 99-100
- « Les origines anarchistes du Premier Mai », Le Monde Libertaire, vol. Supplément, no 1593, 2010, p. 4
- Jacques Boudet, Les Mots de l’Histoire, Larousse, p. 674
- Adrien Veber, « Le Premier Mai », La Revue socialiste, vol. 19, mai 1894, p. 564 (ISSN 00354139) [texte intégral (page consultée le 3/10/2011)]
- Véronique Dumas, « Le 1er Mai », Historia, novembre 2011, p. 112 (ISSN 0750-0475)
- « Jour férié et jour chômé », sur le site planification.org, consulté le 3 mai 2010.
- « Durée du travail », sur le site rfsocial.grouperf.com, consulté le 3 mai 2010.
- James Day, sur herodote.net.
- cf. [Herodote.net]
- * QUID 2002
- Loi du 12 avril 1941, modifiée par la loi du 26 avril 1941, instituant le 1er mai jour férié, fête du travail et de la concorde sociale.
- Art. 1er : le 1er mai est jour férié.
- Art. 2 : ce jour sera chômé comme fête du travail et de la concorde sociale sans qu’il en résulte une réduction du salaire des travailleurs. Dans les cas où, en raison de la nature du travail, celui-ci ne pourrait être interrompu, le travailleur bénéficiera d’une indemnité compensatoire à la charge de l’employeur.
- Loi du 12 avril 1941, modifiée par la loi du 26 avril 1941, instituant le 1er mai jour férié, fête du travail et de la concorde sociale.
- art. L.222-6 du code du travail (français)
- Patrick Haenni et Husam Tammam, « Tunisie: l’islamisme d’Ennahda — quand le politique s’impose sur le religieux », Religioscope, publié le 28 janvier 2011, consulté le 22 mai 2011
Bibliographie
- Maurice Dommanget, Histoire du Premier Mai, éd. Le Mot et le reste, 1953 ; rééd. 2006 (ISBN 2-915378-23-1)
- Danielle Tartakowsky, La Part du rêve - Histoire du 1er mai en France, éd. Hachette, Paris, 2005 (ISBN 2-01-235771-7)
- André Rossel-Kirschen, Histoire internationale du Premier Mai, Édition de la Courtille, 1977 ; rééd. 1984 (ISBN 2-7207-0043-6) Scan de l'ouvrage, site de l'auteur
- « Le Premier Mai dans l'Histoire », Les Cahiers no 2 du Centre d'histoire syndicale de l'union régionale Force ouvrière Île-de-France (rédacteur en chef : Marc Blondel)
voir aussi
Liens externes
- Rosa Luxemburg, « Quelles sont les origines du 1er mai ?», Sprawa Robotnicza, 1894
- Gabriel Deville, « Historique du Premier Mai », Le Devenir social, 1896