Une biographie revient sur la carrière météore de la candidate UMP à la mairie de Paris. Une fonceuse qui ne fait pas toujours dans la dentelle...
Nathalie Kosciusko-Morizet est née le 14 mai 1973 à Paris.
Polytechnicienne spécialisée en biologie et diplômée du Collège des ingénieurs, elle se tourne d’abord vers le secteur privé avant de rentrer au cabinet du Premier ministre Jean-Pierre Raffarin en mai 2002.
Benjamine de l’Assemblée nationale la même année, puis conseillère régionale d’Ile-de-France de 2004 à 2010, elle se charge des questions environnementales de l’UMP et des gouvernements successifs depuis 2007, jusqu’à suppléer Jean-Louis Borloo au poste de ministre de l’Écologie, du Développement durable, des Transports et du Logement.
Elle est également maire de Longjumeau depuis mars 2008, et elle est réélue à son poste de députée en 2012.
Polytechnicienne spécialisée en biologie et diplômée du Collège des ingénieurs, elle se tourne d’abord vers le secteur privé avant de rentrer au cabinet du Premier ministre Jean-Pierre Raffarin en mai 2002.
Benjamine de l’Assemblée nationale la même année, puis conseillère régionale d’Ile-de-France de 2004 à 2010, elle se charge des questions environnementales de l’UMP et des gouvernements successifs depuis 2007, jusqu’à suppléer Jean-Louis Borloo au poste de ministre de l’Écologie, du Développement durable, des Transports et du Logement.
Elle est également maire de Longjumeau depuis mars 2008, et elle est réélue à son poste de députée en 2012.
Elle s'est habituée à ce qu'on l'appelle NKM. Comme avant elle on disait DSK, VGE ou JFK, trois lettres qui portent bonheur... ou pas ! Nathalie Kosciusko-Morizet n'est jamais passée inaperçue. Femme, elle est diplômée de Polytechnique et sur le bâtiment militaire où elle embarqua pour son stage de fin d'études, elle refusa de couper ses cheveux malgré l'insistance du commandant en second. Bébé Chirac, elle exaspéra son mentor ; récupérée par Sarkozy, elle s'est fâchée avec la moitié de son équipe de campagne. Aujourd'hui, à peine quadragénaire, elle se voit un destin à la mairie de Paris. Entre-temps, elle a pris l'une des décisions les plus contestées de ces dix dernières années : l'interdiction des forages et des expériences sur les gaz de schiste. Les États-Unis, le Canada, la Pologne y ont vu une chance unique de faire reculer le chômage et de relancer la croissance. La ministre de l'Environnement du gouvernement Fillon est restée droit dans ses bottes et y a d'abord vu un danger pour la nature, la faune, la flore et les hommes. Et ne comptez pas sur elle pour exercer un droit d'inventaire sur ce "coup de tête".
Nathalie Kosciusko-Morizet élue députée chiraquienne à 29 ans et devenue sarkozyste à 31 ans méritait bien une biographie. Gaspard Dhellemmes et Olivier Faye s'y sont attelés. Leur héroïne leur a d'abord donné son accord avant de se rétracter en apprenant les questions qu'ils posaient à son entourage. Débarrassés du parrainage de leur modèle, les deux journalistes ont laissé libre cours à leur plume. Le résultat en vaut la chandelle...
Elle dégoûte tous ses adversaires à Longjumeau

Pas rassasiée, madame le ministre abreuve de notes l'Élysée, ferraille contre Jean-Louis Borloo, son ministre de tutelle, qui obtient son éloignement à "l'Économie numérique", avant d'être lui-même remplacé par son ancienne secrétaire d'État. Elle irrite ou fascine les parlementaires de sa majorité et s'invite dans le petit cercle des jeunes de l'UMP qui attendent leur heure pour embrasser un destin national.
À nous deux, Paris !
Son premier faux pas, Nathalie Kosciusko-Morizet le connaît comme porte-parole de la campagne de Nicolas Sarkozy en 2012. La première de la classe reçoit le bonnet d'âne. Elle est toujours à contretemps. Bourgeoise quand Patrick Buisson décrète une campagne "au peuple", pour un front républicain anti-FN quand il faut s'attirer les bonnes grâces des électeurs de Marine Le Pen. NKM se fait piéger en estimant à 4 euros le prix du ticket de métro à Paris, accentuant son côté Marie-Chantal... Deux mois plus tard, elle est difficilement réélue aux législatives. Les auteurs décrivent une campagne violente, au cours de laquelle la candidate a souvent flirté avec la ligne jaune, créant une tension lourde à l'égard de son adversaire qu'elle embrassait encore la veille. Mais une ville de l'Essonne de 20 000 habitants est un peu petite quand on a une ambition nationale. NKM rêve d'un nouveau défi : être la candidate UMP qui va reconquérir Paris. Elle ne fait qu'une bouchée de Rachida Dati, médiatise son dernier conseil municipal à Longjumeau, monte en épingle son bilan et met toute son énergie au service de la capitale. Son Blitzkrieg prend de vitesse Jean-Louis Borloo. Les auteurs de NKM la femme du premier rang laissent entendre que la victoire n'est pas tant sa priorité que son entrée dans le cercle très fermé des candidats à la présidentielle. Et qu'une défaite honorable suffira à faire d'elle un personnage incontournable de la droite. Car la seule place que vise Nathalie, c'est la première et seulement la première.
Jean-Pierre Philippe, le mari de... Nathalie Kosciusko-Morizet

Jean-Pierre Philippe, le mari de... Nathalie Kosciusko-Morizet
Dans les hautes sphères de l’Etat, on parle beaucoup des « femmes de ». Mais qui sont les « hommes de » ?
Nathalie Kosciusko-Morizet voulait appeler leur premier enfant Elie, il préférait Paul. Ils ont opté pour Paul-Elie. « On a additionné les deux, c’est un symbole de nos vies », glisse Jean-Pierre Philippe, le mari de Nathalie. Mais leurs deux garçons portent uniquement le nom de leur mère. « On voulait les appeler Kosciusko-Philippe, mais l’administration nous a expliqué qu’il fallait garder Kosciusko-Morizet en entier. » Alors, il a renoncé : « Il y a des choses qui comptent, d’autres pas. Et puis, ils ont de belles initiales. PEKM et LAKM, c’est joli, non ? » Professeur au Conservatoire national des arts et métiers, Jean-Pierre Philippe refuse de « conseiller » son épouse. Il préfère « l’accompagner », même si « c’est une posture difficile ». Un de ses proches, le sociologue Michel Maffesoli, évoque « un homme de l’ombre qui forme un tandem avec elle ».
Avant l’ombre, Jean-Pierre Philippe a connu la lumière. Né au Maroc de parents français, tous deux enseignants, il débarque en métropole à 6 ans, avec son frère et sa mère, à la suite de leur divorce. Après son bac, ce passionné de basket, hésite, se cherche puis s’inscrit en économie et en droit, passe Sciences Po et finit par l’Ena. Au cours d’un stage, ce jeune fabiusien se fait remarquer. Et en 1988, quand la gauche revient au pouvoir, Louis Mermaz, ministre des Transports, le prend comme directeur de cabinet. Puis il lui propose de briguer une mairie en Isère. Parachuté à Villefontaine, Jean-Pierre Philippe gagne l’élection. Et continue sa carrière de conseiller ministériel.
L’année 1997 marque un tournant. Sa carrière politique a pris fin deux ans plus tôt avec la perte de son mandat de maire, « à 3 voix près sur une commune de 20 000 habitants ! ». Et ce divorcé, père de trois enfants, rencontre Nathalie. Il est alors chef de poste chargé de l’expansion économique à l’ambassade de France à Varsovie. Elle est stagiaire. Il a 42 ans, elle en a 24. Elle est de droite, il est socialiste. C’est le coup de foudre. Sur elle, il est intarissable : « Elle fait de la peinture à l’huile, de la tapisserie, joue du violoncelle ; elle a tous les talents, je n’en ai aucun », assure-t-il, mi-amusé, mi-sérieux. Après un passage chez Jack Lang, à l’Education, il entre à EADS. Un jeu de chassé-croisé puisque Nathalie, après la victoire de la droite en 2002, intègre le cabinet de Jean-Pierre Raffarin en tant que conseillère pour l’écologie et le développement durable. Ils se marient en 2003 dans la basilique de Longpont-sur-Orge, où ils se sont installés.
Son roman d’amour est dédicacé à NKM, « une princesse des petits matins »
Michel Maffesoli décrit un mariage mondain, « en queues-de-pie ». Aux invités de tous horizons – Simone Veil, Jacques Attali et plusieurs députés – le repas est servi dans le parc de leur belle maison. Dans ce grand jardin qu’ils entretiennent ensemble, « je creuse les trous, Nathalie plante les arbres et les rosiers », confie son mari. Malgré leurs agendas chargés, ils se retrouvent le soir, « quand Nathalie prend son bain avec ses fils, qui lui font une fête extraordinaire ». Ils échangent sur leurs lectures : « On vient de finir “Le jour avant le bonheur”, d’Erri De Luca, et j’aimerais lui faire lire du Ricœur », précise Jean-Pierre Philippe, lui-même auteur d’un roman d’amour, « Autour d’Elvire » (éd. Le Cherche Midi), dédicacé à NKM, « une princesse des petits matins ».
Evidemment, ils parlent politique. « Nos désaccords sont assez fréquents, admet-il. Par exemple sur les questions de sécurité. Toutes les mesures limitatives de liberté me hérissent, alors que Nathalie n’a pas de problème avec ça. » Il assure que l’exposition médiatique de sa femme ne le gêne pas. Qu’il est content pour elle, et fier. Malgré ses descriptions enthousiastes, il reconnaît qu’il a dû s’adapter à cette nouvelle vie. Et démissionner de son poste à EADS quand elle est entrée au gouvernement, en 2007 : « Je ne voulais pas qu’on m’instrumentalise », se justifie-t-il. Il y a aussi l’épisode douloureux de ce livre avorté. Un essai politique et philosophique intitulé « Où c kon va com ça ? » qui devait sortir chez Panama à l’été 2008.
« Jean-Pierre Philippe a d’abord voulu couper des passages sur Valérie Pécresse, car cette dernière venait de lui confier une mission, se souvient Marc Grinsztajn, l’éditeur, puis il a souhaité annuler la publication en expliquant que sa relation avec son épouse était en jeu. » L’intéressé n’aime pas aborder cette affaire, qui lui donne l’impression de « ne plus avoir d’existence propre », d’être attaqué pour ce qu’il est – « le mari de » –, et non pour ce qu’il fait. Il est encore plus difficile de vivre dans l’ombre lorsqu’on est un homme. La preuve ? Rares sont les compagnons de ministres à participer aux déjeuners des conjoints organisés par Penelope Fillon ou Laure Darcos. Jean-Pierre Philippe fait partie de ces audacieux. Il s’en amuse presque : « On se retrouve avec l’homme de Roselyne et celui de MAM, et ça va, on est bien traités... »